D'être plus faible que sa curiosité
Mon accident intrigue, j'en suis consciente. On croit toujours que ça n'arrive qu'aux autres, mais quand ça touche quelque de proche, ça a tendance à nous... perturber. Et là, une seule solution : comprendre. Comprendre pourquoi. Comprendre comment. Mais.
Plus le temps passe, plus j'ai du mal à parler de mon accident. Il revient de temps me hanter, me donner quelques angoisses, à des moments rarement opportuns (mais c'est le principe, non ?). Il me revient par bribes, jamais en entier, mais les moments sont assez intenses pour me perturber quelques temps. Je ne sais pas si j'ai du mal à en parler car il me revient ou l'inverse, toujours est-il que c'est le cas. Quand on me pose des questions, je me débrouille donc pour faire comprendre à mon interlocuteur que je n'ai point envie de m'étaler sur le sujet.
Aujourd'hui, ma responsable a vu une brèche et s'est engouffrée dedans. Elle m'a posé 2-3 questions, j'y ai répondu sans m'étaler plus que ça. A un moment, elle m'a donc demandé "Mais, tu te souviens de l'accident ?". Là, ça a été mon tour de m'engouffrer dans la brèche : "Oui. Je m'en souviens bien.", sans plus. Malheureusement, le message ne devait pas être assez clair. Pourtant, il était impossible de de pas remarquer le changement d'expression de mon visage dès la première question. Ce n'est pas maîtrisé, c'est comme ça. Je ne veux pas en parler et finir par donner trop de détails. Je l'ai fait. Au début, je le racontais sans problème, en rigolant. Aujourd'hui, j'ai pris conscience de certaines choses que je ne peux pas négliger, je ne peux plus autant le prendre à la légère.
Bref, elle a donc insisté un peu plus, mais voyant qu'elle n'obtenait rien, elle a abandonné. Je ne lui en veux pas, je comprends, mais une question persiste tout de même :
La curiosité est-elle si forte qu'on ne peut respecter les sentiments des autres ?