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Métro-boulot-dodo, un rêve... ou presque
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31 mars 2012

De craindre les amalgames possibles

     Il y a quelques temps, pour un déplacement, j'ai dû prendre le train. Comme d'habitude, je me suis placée en tête de train, à la première place (je sais, en cas de collision, je survis pas) pour éviter la foule sur le quai à la sortie car pour moi, c'est compliqué de marcher juste devant les gens, je ne contrôle pas assez bien mon pied.
     Cette fois-ci, j'ai assisté à une scène hallucinante. Peu après le départ, comme d'habitude, les trois contrôleurs sont montés à la tête du train, ont salué le chauffeur et puis ont commencé leur contrôle. Celle qui s'est occupé de mon wagon a commencé par mon voisin... qui n'avait pas eu le temps d'acheter son billet. C'est là que tout a commencé.
     Selon lui, il n'avait pas eu le temps d'acheter son billet car il était trop en retard, mais je vous rappelle qu'il a eu le temps d'aller en tête de train. De plus, si ma mémoire est bonne, il est arrivé facile 5 min avant le départ du train, alors selon moi, il y avait beaucoup de foutage de gu*ule dans l'histoire, mais j'ai préféré ne pas dire ce que j'en pensais et bien mal m'en a pris.
     L'homme en question est demandeur d'emploi. À ce titre, il a droit au Chéquier Régional Vers l'Emploi (pour ceux qui n'ont jamais eu la chance d'être intimes avec Paul, il s'agit d'un chéquier de 20 chèques permettant de voyager gratuitement dans notre région afin de nous déplacer pour trouver du travail. En gros, pour chaque aller, on donne un chèque (si besoin, on ajoute un justificatif telle qu'une convocation) on donne notre date de départ et en échange, on a droit à un billet de train. Donc bien évidemment, il faut passer par les guichets). Cependant, selon lui il n'avait pas le temps d'acheter son billet, lors du contrôle (et non lors du premier passage des contrôleurs comme spécifié à chaque départ) il a donc tendu son CRVE à la contrôleuse, pour montrer sa bonne foi. Bien entendu, elle n'a pas pu prendre son chèque, puisqu'elle n'en a pas le pouvoir ni les moyens technologiques d'ailleurs mais elle lui a proposé de payer son billet au tarif "à bord" (c'est-à-dire +10€) et non au tarif "contrôle" comme elle aurait logiquement dû le faire. Mais il ne lui en a pas du tout été reconnaissant. Il a insisté, a essayé de l'avoir par les sentiments mais elle faisait déjà le maximum pour lui, elle ne pouvait pas prendre son chèque et encore moins le laisser sans billet.
     Le problème a commencé à vraiment se poser parce qu'il n'avait pas de liquide. Elle lui a donc rédigé un PV. Il a insisté, a essayé de négocier, mais elle ne pouvait pas faire grand chose d'autre. Finalement, après qu'elle ait bien insisté à lui demander s'il n'avait pas d'argent, il a répondu qu'il avait une carte de crédit. Pendant qu'il la cherchait, elle a annulé le PV et a recommencé la manipulation pour établir un billet au tarif "à bord". Mais la carte du monsieur ne passait pas (petite précision utile pour la suite : le monsieur en question est un ressortissant étranger ayant la nationalité d'un pays d'Afrique Noire), elle a donc recommencé le PV. Après un bon moment d'interruptions diverses de la part du monsieur et d'insistances nombreuses de la part de la contrôleuse pour savoir s'il n'avait vraiment rien en liquide, il lui dit qu'il a une autre carte de crédit. Elle annule donc à nouveau le PV, et recommence le billet.
     Sur cela, arrivent trois policiers de la Police Aux Frontières. Alors que la dame ne l'a quitté que le temps de me contrôler pendant qu'il cherchait sa carte (d'ailleurs, j'ai été très vexée qu'elle croit que je lui fasse le même coup que le mec tout ça parce que je m'étais trompée et lui avais donné mon billet aller avec mon CRVE alors que je rentrais à NewCity), il lui a demandé pourquoi elle avait appelé les policiers, alors même que les premiers mots du PAF étaient "On s'est trompés, c'est pas à VilleQuelconqueSurLeParcous mais à NewCity". Bref, elle lui a donc expliqué toujours aussi calmement que non, ils sont venus lui parler mais qu'elle ne les avait pas appelé. Comme le gars était toujours aussi bouché (oui parce qu'ils ont passé un moment à débattre, il lui expliquait qu'il avait son billet en montrant son CRVE, elle lui répondait que non, que ça n'équivalait pas à un billet, blablabla), le PAF est venu à l'aide de la contrôleuse en lui expliquant que non, elle ne les avait pas appelés, qu'ils n'étaient pas là pour lui. Réponse du gars : "Mêle-toi de tes affaires, je ne te parle pas à toi". Inutile de vous préciser que le PAF n'a pas apprécié. Il essaye de faire l'homme le respecter mais rien à faire, l'autre lui demande de quel droit il lui adresse la parole, qu'il est en règle, qu'ils n'ont pas le droit de l'ennuyer, qu'il a son billet. Là, la controleuse intervient "Non, vous n'avez pas de billet _ Si ! _ Ce n'est pas un billet _ Je n'ai pas eu le temps de l'acheter _ Blablabla _ Vous ne voulez pas prendre mon chèque _ Blablabla Je ne peux pas blablabla Vous êtes donc dans l'incapacité de payer _ Ne dites pas que je suis incapable, j'ai DEUX cartes de crédit mais elles ne passent pas _ Oui, donc vous êtes dans l'incapacité de payer, vous voulez bien, mais vous êtes dans l'incapacité de payer _ Blablabla". Le gars s'en prend à nouveau au PAF qui lui explique qu'il est policier et qu'il a donc le droit de lui parler, de se renseigner et que, d'ailleurs, il voulait sa pièce d'identité. Réponse : "Non". Là, le PAF a perdu son calme (faut dire que depuis le début le gars lui adresse la parole violemment), le gars se vexe que le PAF lui parle aussi mal... Pendant ce temps-là, la contrôleuse, entre les deux, qui continuait à rédiger le PV a fini et donne donc le titre de séjour du monsieur au PAF qui s'en va sur la plate-forme pour contacter le PC et vérifier la validité du titre. Le monsieur s'en prend donc à la contrôleuse, lui demande pourquoi elle a donné son titre, elle lui répond tout simplement que le PAF le lui a demandé (de toutes les façons, quand l'homme lui avait répondu non, le PAF s'étaitpenché par-desssus l'épaule de la contrôleuse pour lire le nom de l'homme), il se calme un peu, mais quand un des PAF qui était parti rejoindre son collègue sur la plate-forme revient, il s'en prend à lui, lui demande de quel droit il a pris sa pièce d'identité (alors que c'est son collègue qui est toujours sur la plate-forme en train de vérifier son identité). Il était jusqu'alors comme son deuxième collègue : assez exaspéré ; mais le gars a fini par arriver à bout de sa patience quand il l'a accusé de délit de faciès (alors que je rappelle qu'au début les 3 PAF ont simplement glissé un mot à la contrôleuse et sont restés sur place, tranquillement, sans rien faire). Sur ça, le premier PAF est revenu, lui a rendu son titre de séjour en lui disant que c'était bon mais en lui rappelant tout de même que les vérifications d'identité faisaient partie de ses fonctions puis ils sont tous les 4 partis tranquillement. Le gars a tout de même continué à protester en disant qu'ils n'avaient pas le droit, que ce n'était pas juste, qu'il ne se laissait pas faire "Non mais !", assez fier de sa réaction.
     Cet homme, c'est l'illustration parfaite du type de personnes que je ne supporte pas : pas tout à fait honnête, pas vraiment dans son droit mais insistant, et pour finir, prenant sa couleur de peau comme prétexte à tout ce qu'il considère comme injuste. Je vais peut-être choquer mais égoïstement, c'est le genre de Noirs que je ne supporte pas, trop peur des amalgames faits

Y'a qu'à voir la contrôleuse qui pensait que je tentais aussi de resquiller.

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Commentaires
R
C'est bien triste de tomber sur des personnes pareilles. Mais c'est encore plus triste pour elles d'être ce qu'elles sont.
E
oui certainement. Après pour ton entretien c'est bien possible il existe encore pas mal de con sur terre, le problème c'est que dans ces cas là on ne peut pas faire grand chose sauf si la personne en face emploi des propos racistes. Mais dans le cas contraire on ne peut pas le prouver ou en être sur.<br /> <br /> <br /> <br /> Ma copine a été obligé de démissionner de son boulot, un boulot de rêve qu'elle cherchait depuis 4 ans, à cause de sa patronne. Elle est rester que 3 mois, sa patronne la harcelé moralement pour que ma copine pete les plombs parce que celle ci était homophobe. Mais aucune preuve contre elle donc on ne pouvait rien faire, mais là dessus on en est sur que c'était à cause de sa.
R
Moi, je le supporte d'autant moins qu'en tant que Noire, je n'ai pas envie d'être assimilée à ce genre de personnes.<br /> <br /> Quant à ceux qui pensent ne pas avoir de boulot parce qu'ils sont Noirs et non parce qu'ils ont un bac+3 alors qu'ils cherchent un bac+5... Je pense avoir été un jour été victime de racisme sur un recrutement. Mais je ne peux pas en avoir la certitude. Peut-être que la personne était dans un mauvais jour ou alors que c'était une toute autre chose qui la dérangeait chez moi. Du coup, tu m'entendras jamais affirmer que cette personne est raciste, juste que cet entretien était "au-delà du réel".<br /> <br /> <br /> <br /> Et le problème de la contrôleuse, c'est que c'est elle qui aurait pu avoir des problèmes si elle avait perdu son calme. Mais je pense que c'est le résultat de plusieurs années d'agressions gratuites. Ça aide à être blasé.
E
Je ne suis pas du tout raciste, bien au contraire je me bat souvent pour défendre les personnes étrangères. Mais là je suis entièrement d'accord avec toi quand tu dis que "c'est le genre de noir que tu ne supportes pas". J'ai horreur qu'on se serve de ses "faiblesses" pour passer au dessus des lois. Et sa ne vaut pas que pour eux évidemment. Comme si je me servais de mon homosexualité pour arriver à mes fins. Vous voulez pas me prendre pour ce job? je vais vous attaquez pour homophobie! c'est ridicule. En revanche si j'avais été à la place de la contrôleuse, il y a bien longtemps que j'aurais perdu patience.
Métro-boulot-dodo, un rêve... ou presque
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