Des histoires de coiffeur
Aujourd'hui, je suis allée chez la coiffeuse (pas un seul mâle dans les lieux, ya pas de raison de le laisser au masculin). C'est une fois de plus la patronne qui s'est occupée de moi (la classe !). Je ne sais pas si c'est son charisme, l'effet béquille ou un trou spacio-temporel, mais RosY s'est socialisée. Un truc que je n'aime pas chez la coiffeuse, c'est raconter ma vie. Ma vie ne l'intéresse pas et intéresse encore moins les 5 paires d'oreilles qui traînent dans le coin. Mais aujourd'hui, on a parlé, pas en permanence non plus, on commence doucement. Mais on a parlé. D'abord des conséquences de l'accident (ben oui, une béquille s'est pas grave, alors je ne comprends pas pourquoi tu l'as toujours après tout ce temps), puis on a fini par arriver à FB. Elle, elle découvre, donc c'est tout nouveau tout beau... Je pense que sa vision s'est beaucoup plus obscurcie après notre petite discussion.
Bon, le gros problème dans tout ça, c'est qu'après sa façon d'agir a complètement changée. Je ne me suis pas plainte, j'ai exposé des faits, mais le fait qu'elle ait compris que c'était plus grave que ce qu'elle pensait l'a amenée à me surprotéger. Tout à coup, je ne pouvais plus porter mon sac ou d'autres trucs dans le genre. Si elle avait pu me porter, peut-être bien qu'elle l'aurait fait (mais elle fait 2 têtes de moins que moi, donc...).
Peu après être entrée dans le salon, j'ai comme sursauté. J'ai vu une petite jeune... Blanche. Attention, je ne suis pas raciste, mais c'est vrai que ça surprend dans un salon afro-antillais. Pour être totalement honnête, je ne suis pas sûre de confier un jour mes cheveux à une personne qui ne serait pas AfroAntillaise. Je veux que la personne qui s'occupe de moi connaisse le sujet et qui mieux qu'une Noire ? Non parce que soyons honnêtes : les cheveux des Blancs et ceux des Noirs n'ont pas grand chose à voir. Surtout que je ne viens pas me faire laver les cheveux, mais pour me faire appliquer un produit (corrosif, atzen pour les germanophone (un des rares mots que je connaisse, merci les études)) plutôt spécifiques aux cheveux des Noirs, parce que bon, vous n'en avez aucune utilité. Donc oui, je préfère (euphémisme) que la personne sache ce qu'elle manipule. Bon, moi, j'étais sûre de ne pas avoir affaire à elle parce que quand j'ai pris rendez-vous, on m'avait direct attribué la patronne, mais bon, ça m'a fait bizarre.
Rapidement j'ai compris qu'elle n'était là qu'en stage. Et encore plus rapidement, j'ai compris qu'elle n'était qu'en stage d'observation... mauvaise langue que je suis, elle était en stage de balayage. C'est à peu près tout ce qu'elle a eu le droit de faire. Ah ! Aussi de nettoyer les bigoudis après usage et d'autres choses aussi passionnantes. La pauvre, elle doit bien s'ennuyer.
N'empêche, ma réaction m'a beaucoup surprise et ça m'a fait repenser à un film Beauty Shop (oui, bon, je suis 'fan' de Queen Latifah, qu'y puis-je ?), dans lequel les clientes Noires refusaient d'intégrer une jeune coiffeuse Blanche, mais elle en coiffait quand même, c'est juste l'ambiance qui était un peu... électrique. Bon là, c'est le contraire, parce que si elle veut participer à l'ambiance, je n'y vois aucun problème. Personnellement, je n'ai rien contre "les p'tits Blancs qui se prennent pour des Noirs", comment leur en vouloir d'avoir du goût ? ;-)
Allez avant de vous laisser, laissez-moi vous annoncer que LaLouze a repris possession de mon corps. Après le soin, j'ai repris mes affaires : mon livre (j'ai commencé Orgueil et Préjugés et j'aime bien le style d'écriture,(comme je le pressentais) j'avais donc raison d'essayer), mon sac.. et ma béquille, j'ai failli l'oublier. Pour ne pas qu'elle bouge et donc, tombe, je l'avais calée en la posant sur le mur et la tablette en face de moi, donc à côté du miroir. En la prenant, bien entendu, elle s'est glissée derrière le miroir et l'a emporté au passage. Pour se venger, le miroir n'a pas manqué de me tomber sur la tête. Oh , pas de danger, il n'est pas tombé fort, mais j'avais les mains un peu pleines et depuis l'accident, quand ça m'arrive, je suis un peu empôtée. Je m'en suis donc difficlement sortie. Heureusement que la coiffeuse, alertée par le bruit (et peut-être par le fait que je ne suivais plus), m'a dépêtrée de tout ça. Avec l'aide d'une coiffeuse elle a remis le miroir en place, donc pas de casse, mais je me suis sentie bien con avec le miroir sur la tête. La coiffeuse a heureusement été assez gentille de ne pas trop se moquer de moi... ou alors c'est parce que je me suis moi-même moquée de la situation. Bref.
Le truc dans tout ça, c'est que maintenant, je n'ai plus aucune excuse pour ne pas entretenir mes cheveux. Pff !