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Métro-boulot-dodo, un rêve... ou presque
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24 septembre 2010

De changer... malheureusement

        Hier, je suis allée voir un film que j'aurais peut-être dû m'abstenir de voir. Pas qu'il soit un navet ou même hyper flippant. Ceux qui l'ont vu pourront en attester, il n'y a rien de bien terrifiant dans Hors la loi.
        Cela étant ces derniers temps, les médias nous ont beaucoup renvoyé l'image du monde violent dans lequel nous vivons. Entre les enlèvements, les attentats et les meurtres plus ou moins "justifiés", on a largement le choix de ce qui va nous faire frémir. Je ne sais si c'est parce que j'étais avec Mère quand tout cela a commencé, mais je crois que tout ça commence à m'atteindre. Il faut dire que Mère a une forte tendance à "frémir". C'est une mère me direz-vous, mais toujours est-il qu'elle a de plus en plus peur du monde dans lequel nous vivons et je crois qu'être en Métropole quand toutes ces choses sont arrivées ne l'a pas aidée (attention, je ne dis pas qu'il n'y a pas de criminalité à Madi, toutefois, je crois bien qu'elle s'y sent en sécurité... peut-être parce que c'est "chez elle").
        Mère (et elle ne doit pas être la seule, mais pour elle, j'en suis sûre) a tendance à penser que je prends tout à la légère, mais c'est faux. Je ne sais pas d'où ça me vient, mais disons que j'ai la faculté de sortir du monde. Pour être plus claire, quand les choses arrivent, je ne me sens pas atteinte. Je prends conscience de l'ampleur de la chose (tout au moins, j'essaye), mais je me sens comme non concernée, ou alors c'est juste que ça devait arriver. En bref, les événements ne m'atteignent pas. Les événements et les gens.
        C'est cette "faculté", que je ne contrôle absolument pas (peut-être inconsciemment... mais volontairement), qui m'a permis de m'en sortir après l'accident. Vous en connaissez beaucoup des personnes qui font tranquillement l'état des lieux de leurs blessures alors qu'elles ont une fracture de la hanche ?
        Indéniablement, cette faculté a des avantages, nous venons d'en voir un. Mais elle a également des inconvénients (comme vu précédemment, on vous prend pour une personne sans cœur). Je vous ai dit que les personnes ne m'atteignent pas. C'est pourquoi, je ne ressens absolument aucune tristesse au fait que Mère soit repartie. Ce n'est pas que je sois joyeuse (c'est vrai, sur le coup, retrouver mon indépendance m'a fait plaisir, mais voilà), c'est juste que c'est comme ça.
        Bon, je vous ai quand même un peu menti. Ce n'est pas que personne ne m'atteigne, mais ces personnes sont très rares. Les deux principales sont bien entendu MonHomme et LittleGirl, mais c'est aussi le cas de mes très bons amis, ceux que tu peux délaisser pendant des mois et appeler pour épancher tes problèmes (il ne faut pas non plus croire que rien ne m'atteigne). C'est pourquoi ça m'est si douloureux de perdre un ami.
        Bref, certaines images de guerre de ce film m’ont vraiment touchée. Elles m’ont ramenée à la réalité. La réalité de la vie. Le pire dans ce film, c’est que ça raconte une histoire vraie (ou tout au moins basée sur des faits réels), on ne peut donc pas nier la cruauté de l’Homme. À 14 ans, regarder des images de la Shoah ne me dérangeait pas (ou presque). Aujourd’hui, regarder les images de la lutte pour l’indépendance de l’Algérie me dérange sérieusement.
        Je savais qu’avoir des enfants fendrait, briserait, exploserait, pulvériserait, exterminerait, anéantirait, annihilerait cette faculté, car alors on ne vit plus pour nous. Mais M*RDE ! Je suis encore loin d’avoir des gosses BORDEL ! Alors pourquoi ? Pourquoi dois-je donc être confrontée à la vérité de la vie ? Mon recul ne m’empêchait pas de me poser la question de l’égoïsme ou pas d’avoir des enfants dans le monde dans lequel on vit, alors pourquoi ? POURQUOI ?

Rassurez-vous, vous voir revenir tous les jours, indéfectiblement, ça m'atteint. Ça me fait même très plaisir.

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