Des grèves, des réclamations, de la pagaille
Bien que je sois à plusieurs km de là, je vais tout de même me hasarder à donner mon avis sur la chose.
Alors, l'île seule fait grève, bloque les stations services afin d'être sûre que les non-grévistes, ne pourront, de toutes façons, aller bosser. De son côté, Madi... ben qu'est-ce qu'elle fait au juste ? Peut-être se contente-t-elle de regarder.
M. J'y go, après des semaines à regarder dans la direction opposée (royalement encouragé par les médias métropolitains qui prenaient soin de ne surtout pas en parler) finit par être obligé de se rendre sur place (bizarre, son avion a pu atterrir, malgré la grève). Il négocie, s'épuise, finalement accorde une diminution du prix d'achat de 100 produits de première nécessité. Voyant le coup venir, il déclare que cette mesure est valable pour tous les DOM (et peut-être TOM, mais j'en suis pas sûre). Le lendemain, Madi se réveille, enfin, partiellement tout au moins. L'île sœur a obtenu des avantages, elle veut les même. Mais comme elle est gourmande, elle réclame une augmentation de tous les salaires (SMIC compris, et ils y incluent les retraites aussi) de 300€. Pour cela, elle organise des grèves, et donc des déambulations dans le chef-lieu et les communes avoisinantes constituant également le centre de l'activité Madinéenne. Lors de cette marche de santé, ils obligent... euh, non, ils demandent aux chefs d'établissement (ou aux simples employés qui n'ont aucun pouvoir de décision sur la chose) de fermer boutique sans quoi, ils cassent tout.
Quand j'ai entendu ça, bien entendu, je me suis inquiétée pour ma famille. Bon, Père est en congé maladie depuis... ouh, on peut plus compter. Sister AI, même chose (non, pas très résistants dans la famille). Mère, apparemment, son bureau est trop excentré du centre de l'activité pour être inquiété (et pourtant, vu où elle bosse, il y aurait de quoi s'inquiéter). Il nous reste Sister AII. Elle n'a pas eu l'intelligence de s'éloigner du centre. J'ai vu où elle bosse, les murs extérieurs, ce sont des vitrines, et bien sûrs, ils passent dans la ZI où elle bosse et demande gentillement de tout fermer. Alors là, je ne peux m'empêcher d'avoir peur, surtout qu'il faut dire que sa vie n'a pas été de tout repos ces dernières semaines, elle n'a pas le temps de se remettre entre chaque tuiles qui lui tombe sur le coin de la g... Alors oui, je m'inquiètes, et pourtant. Pourtant, de toute ma vie, je me suis toujours dis "elle, je m'inquiètes pas pour elle, elle sait se défendre". Mais j'ai découvert au fil des années qu'elle est plus fragile qu'on ne le pense. Malheureusement. Mais revenons-en à Madi.
Donc une augmentation de 300 net soit 449,15€ brut. Mais tout ça est justifié, ben oui, ya une logique à toute la chose : "nous en sommes venus à ce chiffre grâce à une analyse très fine à partir de certains éléments_quels sont ces éléments ?_Je ne peux pas vous dire". Ah ben oui, suis-je bête !!! Bon, réfléchissons un peu. Donc baisse du prix de 300 produits (pas de liste, pas de pourcentage de réduction, mais leur dossier est béton), augmentation de TOUS les salaires, tout ça en pleine période de crise. Faudra bien qu'un jour les patrons s'y retrouvent, les prix d'autres produits vont considérablement augmenté, au final leur pouvoir d'achat aura encore plus baissé. Tout ça en considérant que l'État ait été assez fou pour leur dire oui.
Poussons la réflexion plus loin. L'un des piliers de cette grève, est un des indépendantistes les plus fervents. Voyez-vous le paradoxe ? Moi si. Ceux qui veulent, réclament, exigent l'indépendance de l'île sont les mêmes qui demandent à l'État de les aider à assurer financièrement. Quand je dis haut et fort que si par malheur Madi obtient son indépendance, elle coulera en 3 mois. Les Madinéens sont habitués à avoir le confort que leur offre la Métropole, même si ce confort n'est pas parfait et qu'il y a de larges améliorations à porter. Si demain, ils doivent se défendre et exister par eux-mêmes, ils ne pourront pas assurer car ils refuseront de quitter se confort pour au moins survivre.
Voilà, j'ai donné mon avis sur la chose et j'assume. Je n'ai plus qu'une chose à ajouter.
Je suis Madinéenne, mais parfois j'ai honte.