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Métro-boulot-dodo, un rêve... ou presque
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5 février 2008

Allez, on se jette à l'eau

       

Avant de vous racontez ma journée, il faut que je vous dise pourquoi je n'avais pas le moral hier. Eh bien c'est "simplement" parce que je risquais d'être mise à la porte. Et oui, seulement 4 jours à Séville et je risque déjà l'exclusion !!! Pourquoi me direz vous ? Ben parce que l'agence à laquelle je loue ma chambre ne prend pas les chèques et que ma carte est limitée à un retrait total de 300€ pas semaine. Alors quand j'ai appris ça le soir de mon arrivée, j'ai voulu montrer ma bonne fois et lui filer ces fameux 300€ (notez que je n'aurai rien eu pour passer la semaine à part les 100 derniers grammes de pâtes que j'avais ramenés de France au cas où, mais je suis bonne moi, que voulez-vous ?), mais ma carte a décidé de n'en faire qu'à sa tête et après moults opérations, je n’ai pu lui faire cracher que 160€. Remarquez, ça m’arrangeait quelque part car j’avais une chance de manger et de prendre le bus. Je lui ai donc donné mon maigre pécule et lui ai dit que ma mère lui ferait un virement du reste, puisque ma banque n’ayant pas de succursales (ni même de partenariat) ici, je ne pouvais pas le faire moi-même. Mais c’était sans compter sur le fait que quand j’ai joint Mère, elle était seule à la maison, et étant en convalescence, elle a interdiction de conduire. Le samedi est donc passé et elle n’a pas pu le faire. Or hier, aujourd’hui, et demain sont les jours de carnaval aux Antilles (où habite Mère, suivez un peu), qui sont… et oui, fériés, ou plutôt chaumés là-bas. Donc point de virement. Quand j’annonce ça au proprio, il me dit qu’il me donne jusqu’au lendemain (donc aujourd’hui), en me disant que je connaissais les termes du contrat quand je l’ai signé. Je me suis retenue de lui répliquer que lui savait ma situation quand il a également signé ce contrat, car on ne l’a signé que le lendemain de mon arrivée à Séville. C’est là que j’en étais hier quand je vous ai fait partager ma joie du moment. Passons donc à la journée d’aujourd’hui.

        Hier, coucher vers les 20h (ordinateur bloqué et le moral qui mangeait les pissenlits par la racine), réveil 7h. C’était trop tôt à mon goût, après plusieurs efforts, j’ai réussi à ne me réveiller "qu’à" 9h30. Voilà une heure de réveil décente pour des « vacances ». Misions du jour : finaliser mon inscription à la fac et régulariser ma situation auprès de mon propriétaire. Me voici donc partie pour un photomaton que j’avais aperçu hier, quand j’avais pas une tête potable. Après m’être faite arnaquée de 1€, me voici repartie avec mes 8 photos d’identité, en quête d’un bureau de poste que j’avais aperçu samedi en revenant des courses. A noter que j’avais alors tourné autour de ma rue sans jamais la toucher. Je précise également que je situais ce bureau de poste à l’opposé (par rapport à ma rue) de là où je me trouvais. Bref, me voici partie, mais point de bureau de poste, j’ai beau demander, personne ne voit où il peut être. Je finis par faire photocopier mon passeport (pour la mission 1, suivez donc !!!) et achetez des feuilles, histoires de pouvoir prendre des notes le jour de la rentrée. On finit par m’indiquer un bureau de poste à l’autre bout de la rue (oui, oui, là où se trouve le photomaton !! Je vois que vous aussi vous riez !!). Bref, demi-tour, je pousse jusqu’au bout de la rue du photomaton, rien. On m’en indique un dans une autre rue du rond point qui finit ma rue (on m’aura menti ? Aurais-je mal compris ? Oh et pis si elle avait dit droite/gauche comme tout le monde je serai pas allée tout droit !!). Un black ne trouve rien de mieux que de me psiter chaque fois que je passe devant lui, comme si j’avais le moral à ça ; et pis comme si, si je voulais d’un vendeur à la sauvette (sauf qu’apparemment ici c’est légal) je m’en serais pas déjà trouver un !!

En arrivant au bureau de poste, je me rend compte, que j’étais passé devant hier aprèm en revenant du Lidl (j’avais la tête autre part (juste pour dire que c’est rassurant de se dire que grâce à Lidl, partout dans le monde on pourra retrouver son jus d’orange favori), ce problème d’argent me rongeait). Mais j’y pense, je ne vous ai pas expliqué pourquoi je tenais tant à trouver un bureau de poste. Ben parce qu’après avoir discuté avec une conseillère de ma banque, elle m’avait conseiller de leur faire un mandat postal. Je peux donc reprendre l’explication de mes péripéties… ah non, oublié de préciser qu’en passant devant chez moi, j’ai troqué le paquet de feuille contre un sac à dos, pas important, mais ce blog est justement là pour dire les détails inutiles que je ne peux pas dire au téléphone ou sur MSN à Père et Mère.

      J’arrive donc au bureau de poste et là… facile à deviner : il était fermé !!! Mais ils sont gentils, ils indiquent le bureau de poste le plus près à savoir « El Cortés Inglès Nervion ». À savoir que l’italique c’est pour le nom d’un magasin et Nervion c’est le quartier. Pas d’adresse, sinon c’est pas marrant. Je vais donc à Nervion (pas loin à pied et encore plus marrant à sillonner). La motivation du monde dans une femme, j’abandonne l’idée de la poste (trouve pas ce fichu anglais) et continue jusqu’au Rectorado, à pied (bien mal m’en prendra par la suite). À un moment, un autre black qui m’appelle « rasta ». Non mais est-ce que j’ai l’air d’une rasta moi (Le premier qui répond oui, il se mange un pain) ? Non sans mal, j’arrive au Rectorado, comme j’avais cru le comprendre hier, le service Erasmus est à 2 pas de l’entrée que je prends à chaque fois. J’attends, je dis que pour la fiche sanitaire faudra attendre, elle semble plus embêtée que sa collègue d’hier, mais finalise quand même mon inscription, je dois m’inscrire aux cours d’espagnol qui ont lieu encore dans un autre bâtiment de la ville (vous avez compris : sinon, c’est pas drôle). Depuis hier j’avais hâte d’être inscrite parce qu’à la clé on a une carte de la ville !!! Je découvre même que j’en ai aussi une du centre ville. Je peux enfin le situer !!! En plus, les postes sont indiquées sur la carte. À ce moment, je refuse catégoriquement de me réjouir, je garde l’air grave, j’angoisse de la prochaine merde, une technique à moi, pour pas être déçue (attention, je déconseille cette technique, risque de tomber en dépression). Je vais dans la poste la plus proche, accessoirement, je découvre aussi le centre ville… des belles photos à faire par la suite. Là, après 1/2h d’attente, je m’entends dire que pour les virements postaux locaux, c’est pas le ticket C (avec écrit giro=mandat), mais le A (pour les envois et accessoirement celle qui avance tel un moulin en plein cyclone). Je reprends donc un ticket, et là, après avoir rempli tous les papiers, l’idée de demander comment on peut payer me vient à l’esprit : « metalicos ». Le monde s’écroule sous moi, en bas, c’est pas l’Enfer, c’est pas le vide, c’est une descente infernale. À noter qu’à cette heure-ci mon dos me rappelle à son bon souvenir depuis un moment. Pour rentrer, je me perds dans le centre ville. Vu où je me trouve quand j’en sors enfin j’estime que c’est pas la peine de payer un ticket de bus pour si peu, je rentre donc à pied, mon dos râlant toujours derrière.

J’espère trouver Mère sur Internet pour essayer de trouver une solution (vu qu’elle est assignée à résidence, ya des chances qu’elle soit connectée), manque de bol, ya personne. Je redescends donc appeler à la maison, tente de lui expliquer la situation, mais comme il me faut gueuler je renonce et lui donne RDV sur MSN. Je rentre et attends. Après moult réflexions, Sister (Act II) propose de me faire un mandat Western Union par Internet, de mon côté j’asticote la conseillère de ma banque par téléphone pour qu’elle débloque ma carte, car oui, 3 ans que je les appelle pour me plaindre chaque fois que cette limite de merde m’empêche de vivre ma vie comme je l’entends et c’est seulement hier que la gentille madame (c’est pas ironique, elle était vraiment cool elle) me dit qu’ils le font si je leur envoie une lettre. Celle d’aujourd’hui, me propose que dans l’urgence je lui envoie un fax avec plein de renseignements pour vérifier que je suis moi, pour la débloquer juste aujourd’hui… où vais-je trouver un fax ici moi ? On en revient à la Western Union.

Je pars donc dans un bureau dont Mère et Sister (Act II) m’ont donné l’adresse. Après m’être perdue (vous connaissez la chanson maintenant), j’arrive enfin au local 36… c’est pas une agence de la WU, mais ya des flyers de la WU (au fait, le numéro de téléphone en 900 que vous me donniez, c'est le numéro vert de WU) !!! On m’indique un bureau de poste au rez-de-chaussée du centre com. « El Cortés Inglès » à deux pas de là (ça vous rappelle quelque chose vous aussi ?). Je trouve enfin ce fichu bureau de poste, ya des papiers WU, c’est bon, j’y suis, je vais l’avoir mon argent (bon, je me reprends vite et pense une fois de plus à la prochaine merde) !!! (Là, mère va découvrir la fin de l’histoire) En attendant, je sens le malaise arriver : j’ai presque rien mangé et marché toute la journée. Histoire de faire mon portable sonner, je le scrute par moment (Mère doit m'appeler quand le mandat sera passé), quand j’aperçois mon fond d’écran du moment (« Le désespéré » de Gustave COURBET) je me dis que mon portable ne m’a jamais aussi bien comprise. Après avoir fait passer une dizaine de personnes devant moi, je demande quand même si on peut recevoir des WU ici. Bien sûr, la réponse est non. Elle m’indique un bureau de poste où on peut les recevoir, calle Efeso (ça vous rappelle quelque chose Mère ? Oui, oui, vous m’aviez bien donné l’adresse de celui là aussi, d’ailleurs, j’ai découvert qu’il était plus près de chez moi, mais le plus beau reste à venir). En attendant le coup de fil de confirmation de Mère, j’avais pris la décision de manger Burger King ce soir : rien dans le frigo… enfin, marre de manger la même chose depuis mon arrivée. En sortant de chez l’anglais je passe devant un Burger, un coup d’œil et je vois qu’il n’y a qu’une dame qui commande, je rentre donc au risque de me faire crier dessus par Mère. Je commande donc (toute l’amabilité du monde dans une serveuse, ça met la larme à l’œil… d’ailleurs elle ressemblait à une cousine à moi (pas SA cousine hein, Mère ! l’autre justement) mais en beaucoup moins jovial et aimable) et repars, toujours pas de coup de fil. Je fonce calle Efeso. Là, mon dos me fait tellement mal que si je ne me retiens pas, on peut direct rebaptiser la calle Montoto, « Nil ». Quand j’arrive devant le bureau de poste, devinez !!! Non, non, il n’était pas fermé, c’était celui que j’avais aperçu en revenant des courses !!! Il était bien du côté que je pensais, mais beaucoup plus loin que dans mes souvenirs. Une fois arrivée, je demande les formalités pour recevoir mon argent, je commence à remplir le papier en attendant le coup de fil salvateur. Au moins ici, je pourrais avoir mon fric (l’idée de sourire ne me vient toujours pas à l’esprit). Les minutes passant, j’angoisse de l’heure de fermeture du bureau, elle n’est affichée nulle part et superstitieuse comme je suis, je refuse de la demander. Finalement, l’email de confirmation n’est arrivé qu’une heure après. Le mec de la poste a eu le temps de se foutre un peu de ma gueule (pas envie de lui dire que là-bas ils avaient pas encore confirmation, il croyait qu’on m’avait dit « je t’ai envoyé de l’argent » mais qu’on m’avait pas donné le numéro de l’envoi), finalement, je peux récupérer tout mon argent. Entre temps, le soleil s’est couché, je ne suis sortie qu’avec mes lunettes de soleil. Je n’ai donc pas du tout l’air con quand je les retire pour consulter ma carte (oui, mes lunettes de soleil sont à ma vue et je ne me voyais pas rentrer sans lunettes, mais elles étaient trop sombres pour consulter la carte). J’arrive finalement à l’appart, mon soda est tiède, mes frites et mon sandwich sont froids, je les passe au micro-onde, tente d’appeler le proprio. Un goût acide me remonte dans la gorge, il ne répond pas. Je consulte mes mails, rien. Lui qui me donnait jusqu’à aujourd’hui, je le trouve soudain bien patient. Un message à Mère pour lui confirmer que j’ai eu tout l’argent, j’engloutis mon burger asséché par les ondes, assèche ma soif avec le reste de soda et réessaye de l’appeler. Il répond enfin, il est tout guilleret, normal j’ai son fric. Il passe demain. Dire que je me suis péter le c.. toute la journée et qu’il ne passe que demain matin !!! S’il ose me demander comment j’ai eu cet argent, je ne réponds pas de moi !! Mère m’a dit de lui dire que j’ai vendu mes fesses ;-)

 

Les mercis du jour :

- bien sûr à Mère et Sister (Act II) pour leur dévouement, leur patience et tout et tout
- au Rectorado pour m’avoir filer ces cartes qui, mine de rien, m’ont bien aidées

 Missions de demain :

1. Retourner à l’ESI pour y finaliser mon inscription et avoir toute les donénes de ma rentrée
2. Aller déposer la fiche d’inscription aux cours d’espagnol… le test de niveau c’est le 21, j’ai donc 16jours pour recommencer à aimer l’espagnol, accessoirement devenir Sévillane. Ça pourrait marcher : les espagnols sont petits (je sympathise avec le metre 80, ouch !), ils sont bruns (c’est bon !!) et ils sont mates de peau (je crois que je les bats de ce côté aussi)… bon, je vais me contenter d’arrêter de prononcer les « s » à la fin des mots, comme eux.

 Sur ce, je m’en vais chercher ce cachet que j’avais renoncé à prendre ya quelques jours, mon dos ne sera remis que dans 2 jours. Pas de sourire d’ici-là.

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Commentaires
S
J'ai lu jusqu'au bout. Et j'ai bien rigolé aussi. Ouais, sans pitié.
Métro-boulot-dodo, un rêve... ou presque
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