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Métro-boulot-dodo, un rêve... ou presque
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22 septembre 2011

De juger la justice

       Voici venir l'automne et certaines têtes n'ont pas attendu le 22 avant de tomber.
      Si vous n'habitez pas dans une grotte dans un coin perdu du Pôle Nord, il est impossible que vous n'ayez entendu parler de Troy Davis, vingtenaire (à l'époque) Afro-Americain jugé coupable du meurtre d'un policier Blanc en Georgie et pour cela condamné à mort il y a 20 ans. Et en 20 ans, ils s'en sont passées des choses. 3 reports d'exécutions, 7 témoins (sur 9) qui reviennent sur leur témoignage initial jurant qu'on les a obligés à accuser T. DAVIS. Celui-ci a d'ailleurs utilisé tous les records possibles et imaginables que lui permettait l'Etat de Georgie (car les Etats sont unis sauf sur la législation...). Jusqu'au dernier moment, on a tous espéré, mais après un report de 4h, il a été exécuté par injection létale (il a tout de même mis 15 min à mourir, je sais bien que par injection on ne souffre pas, mais tout de même...).
      Alors si on me demande s'il était coupable, je répondrai que je ne me suis intéressée à l'affaire que très tardivement (comme beaucoup) et que je ne me permets donc pas de juger (comme trop peu). Toujours est-il qu'il a clamé son innocence jusqu'à la dernière seconde et que toute cette affaire est bien trouble. Il me semble que le doute raisonable existe aussi en Georgie, je ne suis pas sûre qu'ils en aient fait (bon) usage.
       Troy Davis, ou comment justifier que contre la peine de mort la réhabilitation posthume est bien peu de choses (je ne parle pas en mon nom, mais c'est ce que beaucoup de personnes doivent se dire).
       Lawrence Brewer, ou comment se dire, qu'au fond, la peine de mort est peut-être pas si mal.
      Eh oui, pendant qu'on ôtait la vie à un homme dont on arrivera peut-être un jour à prouver l'innocence, on ôtait également la vie d'un Blanc accusé et reconnu coupable (il ne l'a d'ailleurs pas nié - et a ajouté qu'il le referait si c'était à refaire) d'avoir torturé jusqu'à ce que mort s'ensuive un Noir handicapé. Quelle soirée au cynique paradoxe, non ? Au-delà du fait que l'exécution de Brewer soit totalement passée inaperçue, la véritable question n'est pas est-ce qu'il le méritait, lui ? mais pour ou contre la peine de mort ? (comme le dit cet article, pas trop mauvais même s'il prend clairement position). La question est générale et doit le rester. La soirée d'hier a cyniquement montré les deux extrêmes que la peine de mort implique et c'est tout cela qu'il faut prendre en compte.
      Je ne vous demande pas votre avis sur la question, ce choix vous appartient (et je n'ai pas vraiment envie d'un débat sur le sujet sur mon blog), je voulais simplement vous éclairer sur ce fait.

Sur ce...

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Commentaires
R
Ils te diront que ça réconforte la famille que la mémoire de leur mot soit "lavée", mais que d'un autre côté, il faut penser aux familles des victimes qui attendent et réclament la justice. Et il faut bien le dire, sauf rares exceptions, aujourd'hui, la perpétuité ne ressemble plus guère à de la perpétuité et pour la famille de la victime il est toujours difficile de voir le coupable sortir de prison. Même après 25 ans.
R
Je vais quand même te le donner mon avis : il me semble que "les justices" ont beaucoup de mal à accepter leurs erreurs ou à revenir sur leurs décisions....<br /> Quand elles le font et que le coupable est toujours en vie, c'est quand même moins... pitoyable !
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